Depuis quelque temps, le consommateur voit fleurir sur le marché de la vaisselle et autres ustensiles contenant de la fibre de bambou. Ces produits sont souvent utilisés en remplacement de la vaisselle à usage unique ou comme alternative « plus naturelle » à certains ustensiles de cuisine en mélamine tels que les assiettes pour enfants.
Pourtant, la vaisselle en fibres de bambou n’est pas constituée à 100% de bambou ! Ces fibres sont en général additionnées d’un polymère, le plus souvent la mélamine. Or, tout matériau contenant de la mélamine, même en quantité minime, est considéré comme du plastique et doit donc répondre aux exigences de la législation européenne relative aux matériaux plastiques entrant en contact avec les denrées alimentaires (règlement UE 10/2011). Selon cette législation européenne, le bambou n’est pas autorisé pour la fabrication de tels produits.
Il y a bambou et (fibres de) bambou !
À contrario, les produits uniquement fabriqués en bambou, éventuellement avec une couche de vernis ou collés, donc sans mélamine ou autres matériaux plastiques, sont autorisés et relèvent d’une autre législation (règlement UE 1935/2004 et Arrêté royal du 11 mai 1992).
Le consommateur peut visuellement faire la distinction entre un matériau en bambou et un matériau constitué d’un mélange de fibres de bambou et de mélamine. Dans le premier cas, la structure en bois du bambou est clairement présente. Dans le second cas, le matériau a l’apparence du plastique. La structure du bambou/bois n’est plus présente.
Évaluation préalable avant une mise sur le marché européen
Tous les matériaux destinés à entrer en contact avec des denrées alimentaires doivent être évalués par l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) avant d’être autorisés sur le marché européen. Une telle évaluation n’a jamais été effectuée sur les produits constitués, entre autres, de fibre de bambou. C’est pourquoi l’utilisation de cette fibre dans des matériaux plastiques ne peut être considérée comme sûre pour les consommateurs.
En Allemagne, une étude sur la stabilité de ces matériaux a été menée par le Bundesinstitut für Risikobewertung (BfR). Il en ressort que la vaisselle en fibre de bambou n’est pas stable, c’est-à-dire que des migrations peuvent avoir lieu du matériau plastique vers l’aliment ou la boisson. Cette migration se fait généralement sous l’action de la chaleur ou en milieu acide.
En plus du danger lié à la migration de substances vers l’aliment et le fait que le bambou ne soit pas autorisé en tant qu’additif dans la fabrication de matériaux plastiques, les objets en fibre de bambou censés être naturels, biologiques, ne le sont pas car ils contiennent également des polymères tels que la mélamine.
La Commission européenne a donc statué. L’utilisation de fibres de bambou dans des matériaux en plastiques n’est pas autorisée et les produits de ce type mis sur le marché ne répondent pas aux normes européennes. La Belgique s’aligne donc sur la décision d’interdiction d’utilisation de cet additif non autorisé.
SOURCE : AFSCA
Il est temps que nous puissions valablement informer nos clients et porter notre secteur vers quelque chose de plus durable et surtout d’éviter un greenwashing systématique lors de « crise écologique ».